Relancer une marque française d’ordinateurs dont la production serait localisée en France. C’est le pari un peu fou de Stephan Français, un ex de Surcouf, bon connaisseur des circuits d’approvisionnement en composants informatiques et des sous-traitants asiatiques des grandes marques de PC, qui a créé à cet effet la société SFIT en 2013. Après deux ans d’activité, le pari est en passe d’être gagné. Sa première série de 1000 pièces remasterisées en France vient de sortir de son site de production de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) et plusieurs petites séries entièrement assemblées sur place devraient suivre avant, espère-t-il, un véritable essor de la production en 2016.
Pour faire aboutir un tel projet, près de dix ans après la disparition des derniers assembleurs français, Stephan Français s’est associé à de nombreux partenaires. Il a d’abord obtenu le feu vert de technicolor de faire revivre Thomson Computing, qui a été l’une des marques phares des années 80. SFIT a également signé un accord de sous-traitance avec APF Entreprises, le groupe d’entreprises de travail adapté de l’association des paralysés de France, qui a mis l’un de ses sites de production ISO 9006 à sa disposition.
Autre partenaire majeur : l’éditeur Elexence qui lui a fourni son configurateur intelligent, capable d’assister les utilisateurs dans la sélection de leurs composants parmi un grand choix d’options possible jusqu’à la validation de leur configuration. Egalement embarqués dans l’aventure : les grossistes Ingram Micro, Tech Data et Acadia, qui ont non seulement vocation à fournir les composants mais qui devraient également diffuser ses offres. Un Extranet est en cours de finalisation qui permettra de relier le configurateur Thomson directement au front office d’Ingram Micro. Parties prenantes également : Intel et Microsoft qui ont accrédité la marque. Enfin, pour la maintenance, SFIT a fait appel notamment à Let Me Repair.
Outre la possibilité de configurer son PC sur mesure, SFIT garantit une livraison en 8 jours ouvrés, quand les grandes marques demandent un délai minimum de quatre semaines (pour les produits venant d’Euopre de l’Est), voire douze semaines (pour les produits venant de Chine). Si l’activité de fabrication en France de SFIT démarre tout juste, la société est déjà bien installée dans la grande distribution (Carrefour, Leclerc, But, Conforama…) notamment avec une gamme de tablettes à la marque Thomson (70.000 pièces vendues cette année), et un deux-en-un dual boot (Android-Windows), vendu à près de 20.000 exemplaires. Et depuis cet été, la société propose également une gamme de notebooks. Si bien que pour son troisième exercice qui s’achève en cette fin d’année, SFIT devrait dépasser les 15 M€ de chiffre d’affaires, soit un peu moins que les 20 M$ prévus initialement mais plus que les 12 M€ réalisés en 2014. En 2016, elle vise plus de 30 M€.
Mais SFIT ambitionne également de conquérir le marché professionnel. La société s’est associée avec Econocom et SCC pour répondre à des appels d’offres et vient de participer au salon Inmac Wstore. Elle a fait des offres au CG 13 et attend les résultats des tests menés actuellement par une école de Marseille sur ses deux-en-un.
Rentable depuis le début, SFIT espère faire rentrer des fonds d’investissement dans son capital en 2016 ou même rentrer en bourse pour accélérer sa croissance et financer son développement.