Le malaise social revient sur le devant de la scène de chez Spie Com où les syndicats appellent unanimement à une journée de grève nationale le 2 décembre pour dénoncer les conditions de travail, et, plus généralement, la stratégie de l’entreprise. Un appel limité pour l’instant à Spie Communications (la filiale télécoms historique du groupe) qui regroupe un peu moins de 1.100 salariés sur les 3.200 que compte la branche IT du groupe.
« Les salariés sont très inquiets des réorganisations incessantes et des réductions d’effectifs, explique un responsable syndical. En témoigne la hausse des problèmes psycho-sociaux pointée par les différentes enquêtes CHSCT. La dernière réorganisation en date, qui consiste à faire supporter les arbitrages entre les commerciaux et les techniciens directement par les personnes du terrain, a encore aggravé la situation en exacerbant les conflits. Cette nouvelle organisation, partout où elle a été mise en place, a fait exploser les risques psycho-sociaux ».
Les syndicats reprochent notamment à la direction de l’entreprise de ne pas prendre en compte les impacts sociaux de sa stratégie. « L’entreprise a en effet défini un certain nombre de domaines d’activité stratégiques (services hébergés, datacenters, sécurité, bâtiments intelligents…) à développer mais la gestion des compétences n’a pas suivi et on se retrouve aujourd’hui avec une montée des licenciements pour incompétence professionnelle », déplore notre interlocuteur.
Autre grief des syndicats : les économies de charges de personnel érigées en mode de gestion pour maximiser les résultats. « On économise sur les rémunérations variables, les commissionnements, les mutuelles et bien sûr on réduit les effectifs à coups de ruptures conventionnelles (une cinquantaine par an) et de démissions non remplacées (une quarantaine en 2014) ». Les économies de charges de personnel ont ainsi représenté 50% des 8 M€ de résultat d’exploitation de 2013 et un tiers des 12 M€ de 2014.