« Sayonara » signifie « au revoir » en japonais. C’est aussi le nom choisi par Salesforce pour un projet qui vise tout simplement à changer le moteur de ses applications, aujourd’hui basées sur Oracle. Pour Fortune, qui révèle l’information, Oracle est peut être le leader des bases de données mais c’est aussi le plus cher, comparé à d’autres produits plus récents.
Selon plusieurs sources internes qui se sont confiées au site d’informations économiques, la firme de Marc Benioff a recruté en 2012 Pat Helland, un ancien architecte logiciel de Microsoft qui a travaillé sur SQL Server et sur le moteur de recherche Bing, pour prendre en charge le projet Saynonara. Ses efforts pour trouver un nouveau moteur sont, indique Fortune, probablement à l’origine des rumeurs qui en 2013 annonçaient une possible migration vers PostgreSQL.
Selon une des sources du site, un changement de base de données offrirait à Salesforce une technologie plus flexible qui pourrait être utilisée au travers de plusieurs datacenters. Une architecture distribuée constituerait notamment un argument commercial à une époque où les préoccupations relatives à la protection des données dans l’Union européenne obligent les fournisseurs américains à héberger localement les données personnelles des Européens. Par ailleurs, une architecture distribuée permettrait de déployer et de gérer plus facilement les données et éviterait peut-être des problèmes tels que la panne qui a affecté la semaine dernière certains clients nord-américains de Salesforce pendant plus d’une journée. En revanche, indique un des informateurs, cette panne met en garde contre une migration trop rapide qui pourrait avoir des répercussions encore plus graves. Le passage à une autre base de données doit être conçu, testé, re-testé et encore re-testé afin d’assurer une transition en douce. La migration, si elle se fait, n’est donc pas pour tout de suite semble-t-il.
Cela dit, une autre raison qui fait également pencher la balance du côté d’un changement de base de données, c’est la concurrence agressive que fait aujourd’hui Oracle à Salesforce sur le marché du cloud. Sans oublier les relations souvent conflictuelles entre le fondateur et président d’Oracle, Larry Ellison, et Marc Benioff, son ancien employé. Avant de fonder son entreprise, ce dernier était en effet le vice-président senior d’Oracle.