On peut maîtriser toute la palette de services IT attendus par les PME, sans compromis sur la qualité, et avec seulement quelques dizaines de salariés. C’est ce que démontre le francilien Auranext.
Auranext, prestataire de services IT de 46 collaborateurs installé à Clichy, cultive l’image de l’artisan réalisant tout lui-même. « Chez Auranext, il y a zéro marque blanche », précise d’emblée Emmanuel Tournade, son PDG. C’est vrai pour son offre télécoms, lancée il y a deux ans, et ça l’est aussi pour son offre Cloud dont la commercialisation démarre à peine. Tout est produit en interne.
VAR initialement orienté intégration de systèmes et réseaux ainsi que dans l’exploitation de ces infrastructures, Auranext a commencé à prendre le virage de l’informatique en nuage il y a deux ans. Sa première démarche a été de prendre une licence opérateur Arcep. et de vendre du lien voix-data sur fibre ou collecte EFM/SDSL. Son offre télécoms s’est depuis enrichie (avec notamment du PABX virtualisé Aastra A5000 et de la visioconférence LifeSize) et compte désormais pour 20% de ses facturations.
Entretemps, la société s’est attelée à monter son Cloud. Hébergé dans ses locaux de Clichy et répliqué en temps réel sur un espace loué au sein d’un datacenter à Courbevoie, celui-ci a la particularité de s’appuyer sur une baie InfiniBand à faible latence et à niveau élevé d’opérations d’entrée-sortie par seconde. Un Cloud conçu pour « traiter d’importants volumes de données et donc adapté à l’hébergement de serveurs de bases de données, de serveurs de messagerie ou de logiciels de gestion tels que Sage 100 », détaille Emmanuel Tournade.
Commercialisée depuis janvier, l’offre Cloud d’Auranext compte déjà une dizaine de clients signés et une vingtaine de prospects avancés. À noter que certains ont fait le choix de basculer entièrement leur informatique sur son Cloud, preuve de la confiance qu’ils accordent à leur prestataire. « C’est parce qu’on est vu comme un petit artisan que les clients acceptent de nous externaliser leur IT », souligne Emmanuel Tournade.
Pour faire en sorte que ces nouvelles offres trouvent leur marché, il a fallu réorganiser les équipes techniques. Désormais chaque client n’a plus à faire qu’à un interlocuteur unique qui s’occupe de tout le suivi de son exploitation. C’est ce responsable de compte qui sollicite ensuite les différentes compétences dont il a besoin au sein d’Auranext pour intervenir sur le système de son client.
Côté commerciaux aussi, il y a eu des changements : leur système rémunération a évolué vers plus de fixe. Celui-ci représente 90% de leur rémunération contre 60% auparavant. « Une façon de les inciter à privilégier l’intérêt du client à long terme en évitant les effets de bord liés aux arbitrages entre l’Opex et le Capex », explique Emmanuel Tournade. Pas facile en effet d’orienter un client vers un contrat à 500 € par mois quand on peut lui vendre un projet à 30.000 € d’un coup.
Une transition vers l’Opex apparemment bien gérée par la société qui dit tirer près de 60% de ses revenus de services récurrents. Son objectif pour l’exercice en cours est d’ailleurs de renforcer encore ces services récurrents et ses nouveaux métiers (notamment la téléphonie cloud, les systèmes d’accueil Wifi, la visioconférence, l’impression numérique et la gestion électronique de documents…).
La croissance attendue sur ces activités (+15%) devrait tout juste compenser la baisse des autres activités, notamment d’intégration. Une baisse qui a fortement impacté le chiffre d’affaires en 2012 (-17%) et qui a fait plonger son résultat net dans le rouge (-133.000 €). En 2013, le chiffre d’affaires s’est maintenu autour de 5,5 M€ et la profitabilité n’est pas encore connue.