Les informaticiens sont les ingénieurs les plus mal payés de l’Hexagone. Pour s’enrichir ces derniers ont intérêt à travailler à l’étranger et éviter les SSII. C’est ce qui ressort d’une étude du CNISF.
Le CNISF (Conseil national des ingénieurs et des scientifiques de France) a mené sa 20ème étude annuelle sur la situation socio-économique des ingénieurs en 2008. Celle-ci porte sur plus de 47.000 personnes, ce qui lui donne une réelle crédibilité. Il en ressort que ce ne sont pas les informaticiens (17,9% du panel en France) qui sont les mieux lotis. Avec leurs collègues de l’agriculture et de la gestion des déchets, ce sont mêmes les plus mal payés. Pour faire fortune, il vaut mieux travailler dans la chimie, la fabrication de papier ou l’énergie.
Il apparaît également dans cette enquête qu’il vaut mieux être ingénieur informaticien ailleurs que dans le secteur informatique. En effet, toutes branches confondues, les informaticiens gagnent en moyenne 50.000 euros par an contre 44.500 euros dans les SSII et chez les éditeurs. Par tranche d’âge, cela donne 36.000 euros (SSII) et 37.000 euros (autres secteurs) pour les moins de 30 ans, 50.000 et 53.000 euros pour les 20 à 44 ans et 69.000 et 70.000 euros pour les seniors. Ces derniers sont probablement moins nombreux dans les sociétés de service, ce qui expliquerait que le salaire moyen y soit beaucoup moins élevé que dans les autres branches.
Seul moyen de gagner plus : s’expatrier
Pour gagner plus, il faut aller à l’étranger. Ce qu’ont fait de nombreux informaticiens français. Les expatriés représentent d’ailleurs 8,9% de l’ensemble des ingénieurs informaticiens ayant répondu à l’enquête. Cela dit, ailleurs aussi les entreprises informatiques sont moins généreuses que les autres, à l’exception des États-Unis où elles payent en moyenne leurs cerveaux 109.000 dollars par an contre 99.000 dollars dans les autres secteurs. C’est d’ailleurs outre-Atlantique que les ingénieurs informaticiens sont les mieux payés.
Ensuite, toutes branches confondues, on trouve la Suisse et l’Allemagne qui font jeu égal avec environ 84.000 euros par an. Ces pays devancent de peu la Grande-Bretagne (83.000 euros), la Belgique fermant la marche avec 70.000 euros. Et les SSII ? Elle payent en moyenne 79.000 euros en Suisse, 64.000 euros en Allemagne (20.000 euros de moins que dans les autres secteurs !), 73.000 euros outre-Manche et 61.000 euros en Belgique. On comprend donc que beaucoup d’informaticiens Français, franchissent la frontière pour exercer leur métier.