Lors d’une conférence de presse, le Syntec a tiré le bilan du secteur des logiciels et services (365.000 personnes et 21.400 entreprises). Après un recul de 2 à 3% cette année il devrait rebondir en 2010.

 

Après 4 années de hausses consécutives supérieures à 5%, le domaine des logiciels et services devrait connaître cette année en repli compris entre 2 et 3%, à cause notamment d’une chute de 7% des investissements a expliqué Jean Mounet, président du Syntec au cours d’une conférence de presse. Le secteur a d’ailleurs perdu entre 7.000 et 10.000 emplois. La situation des différentes branches représentées au sein du syndicat patronal est toutefois contrastée. Ainsi, le secteur du conseil et des services informatiques et celui de l’édition cantonnent leur recul à environ 2,5% alors que de son côté l’activité de conseil en technologie chute de 6,5%.

Il faut y voir un résultat de la situation difficile qui règne dans l’industrie, notamment automobile, et dans la distribution. En revanche le secteur public continue de progresser, jouant un « rôle contra-cyclique » et se situe parmi les marchés en pointe avec l’énergie et les utilities. Le secteur financier, qui a plutôt bien résisté, donne quant à lui des signes de redémarrage.

Malgré les difficultés qu’il doit surmonter, le marché français ressent moins les effets de la crise que le reste de l’Europe. Si le Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, l’Allemagne se situent au même niveau de décroissance, il n’en va pas de même pour les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne, lesquels se situent dans une fourchette de -5% à -7%.

Si l’on se penche exclusivement sur le secteur des services, on constate sans surprise que l’infogérance d’infrastructures et l’infogérance applicative progressent respectivement de 2,5% et 4%. En revanche, avec une baisse de 3% à 6%, les activités projet & intégration, conseil, développement & assistance technique sont soumises à plus rude épreuve.

Une forte pression sur les prix

Le domaine du conseil en technologie connaît quant à lui une situation encore plus contrastée, la R&D externalisée chutant de 9% tandis que l’ISTI (Informatique scientifique, technique, industrielle) et les technologies embarquées bénéficient d’une petite progression de 1%.

Ces deux secteurs ont toutefois souffert des mêmes maux : une pression sur les prix (40% des dirigeants des SSII et sociétés de conseil en technologie ont été confrontés à des demandes de baisse au 1er semestre, contre 4% un an auparavant), des cycles de décision plus longs, la recherche d’un ROI quasi immédiat et des délais de paiement allongés.

Il faut cependant pointer une bonne nouvelle, due à ce que Thierry Siouffi – qui s’exprimait sur le sujet – appelle « la maturité des clients sur son bon usage », la croissance de l’offshore a subi un coup d’arrêt au profit de nearshore qui s’industrialise et devient plus compétitif.

Thierry Siouffi a pointé d’autre part une grande stabilité dans les deux secteurs, les concentrations marquant le pas à cause de valorisations trop faibles jugées trop faibles par les vendeurs éventuels et le manque de visibilité pour les candidats acheteurs. Le responsable des activités externalisation de Logica France et co-président de la commission Marché-Tendances du Syntec, s’attend d’ailleurs à une reprise des opérations en 2010, les liquidités devenant notamment plus disponibles sur le marché.

Passant ensuite en revue le secteur de l’édition, Romain Hugot, directeur des études et stratégie chez Sage et autre co-président de la commission Marchés-Tendances, a constaté une croissance de 2% des logiciels embarqués, les logiciels d’infrastructures résistant quant à eux plus ou moins (-2%), la baisse étant plus sensible pour les logiciels applicatifs (-4%), notamment les ERP.

Si l’édition limite son recul à 2,5% c’est en grande partie aux services de maintenance qu’elle le doit, (+5%), les licences et les services associés chutant respectivement de 10% et 4%. Notons toutefois une progression du SaaS.


Une progression de 0% à 2% en 2010

Après ce bilan, qu’en étant optimiste on peut qualifier de mitigé, comment le Syntec voit-il l’avenir ? Se basant sur un PIB en augmentation de 1,1% en France en 2010 (Consensus Forecast) et une reprise de confiance des investisseurs, le syndicat patronal s’attend à une croissance de l’ordre de 0% à 2% , avec une accélération au 2ème trimestre.

Il faut pour cela que tous les moteurs de la reprise se mettent en route (nouveaux projets dus au renforcement règlementaire, mutation dans les télécoms, green IT, grand programme du secteur public, cloud computing etc.).

 

Le Syntec revient d’ailleurs à la charge avec un de ses slogans favoris : la France doit poursuivre ses efforts en matière d’usages numériques. Jean Mounet rappelle ainsi que sur les 15 pays européens constituant le groupe « UE-15 », la France est au 1er rang en matière d’accès internet haut débit mais au 12ème rang en ce qui concerne le nombre d’entreprises ayant un site Web (en propre ou partagé), au 11ème rang pour les entreprises possédant un réseau local, le nombre de celles ayant accès à Internet plaçant notre pays au 9ème rang. Peut mieux faire donc.