A l’occasion des Etats généraux du cloud, Eurocloud a fait parvenir au cabinet d’Eric Besson une liste de 17 propositions destinées à développer l’usage du cloud en France.
L’association Eurocloud, qui rassemble les principaux acteurs du cloud, a fait parvenir au gouvernement à l’occasion des Etats généraux du cloud une liste de 17 propositions « pour gagner les trois batailles de l’informatique en nuage ».
« La première de ces batailles va consister à réussir à faire émerger des acteurs français capables de devenir des joueurs présents sur la scène mondiale, des champions, en privilégiant de nouveaux acteurs, où ceux qui ont déjà démontré leur capacité à s’engager », précise le document.
Eurocloud préconise pour cela six mesures. La première consiste à créer un fonds spécifique d’amorçage à visée internationale d’un montant de 500 millions d’Euros afin d’intervenir si nécessaire sur un premier tour de capital risque.
Eurocloud prêche également pour la réactivation du statut de Jeune Entreprise Innovante existant avant la réforme qui désormais plafonne et réduit dans la durée les baisses de charges sociales. Autre mesures financières préconisées : l’affectation par le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) d’une ligne dédiée au cloud pour les entreprises intermédiaires et stratégiques réalisant au minimum 1 millions d’euro de chiffre ainsi que que l’extension du Crédit Impôt Recherche et autres aides à l’usage des services cloud, notamment aux PaaS. L’association demande également la création d’un label « Champion cloud » ainsi que la mise en place d’un groupe franco-allemand pilote destiné à réduire les barrières auxquelles font face les entreprises françaises pour se développer en Allemagne et vice-versa.
La bataille des usages
Seconde bataille à livrer, celle du développement des usages. « Car sans une demande intérieure forte, ni la distribution, ni l’innovation ne pourront se développer », précise Eurocloud. Dans le viseur de cette dernière : les services publics, « L’Etat a son mot à dire, que ce soit pour stimuler l’offre et l’innovation, ou pour adresser le redressement des comptes publics par l’usage de solutions plus productives et proposant une meilleure qualité de service », insistent les auteurs du document qui préconisent quatre mesures spécifiques : inciter les organisations publiques à acheter du cloud, ouvrir les catalogues de fournisseurs référencés du secteur public aux fournisseurs de services cloud, avec un quota de 50% réservé aux PME de moins de 500 personnes, faire connaître la liste des « Entreprises cloud du futur » à l’ensemble du secteur public, pour qu’elles soient rapidement et automatiquement référencées dans les catalogues de fournisseurs agréés et enfin former le secteur public à cette technologie.
Eurocloud prêche bien entendu aussi pour la conversion des PME, cela par le biais notamment d’une campagne nationale de communication sur le thème « Buvez du cloud ». Par ailleurs, pour inciter les créateurs d’entreprises à utiliser les services cloud, Eurocloud souhaite que leur soit octroyé un « pack cloud ».
Conscients que la sécurité constitue toujours un frein à l’adoption de la technologie, l’organisation conseille de mettre en place des mesures destinées rassurer les entreprises : la création d’un label sécurité cloud à l’échelle européenne signalant aux utilisateurs le niveau de sécurité des fournisseurs, assurer la traçabilité des donnée et la transparence sur leur lieu d’hébergement et pour terminer, publier sur Internet une liste noire des offreurs situés hors UEcondamnés par une juridiction d’un Etat membre de l’Union « pour manquement à la qualité de services et aux engagements sur la sécurité des données hébergées ».
Troisième et dernière bataille à livrer, « essentielle pour développer l’usage dans les PME » : mobiliser la distribution. « Le partenaire est très souvent le prescripteur de toute nouvelle solution parce qu’il est le plus proche de ses clients PME dont il connait les métiers et les besoins spécifiques », explique Eurocloud qui ajoute que moins de 10% des revendeurs IT disent revendre des services cloud. Deux mesures sont recommandées pour « réduire cette asymétrie » : l’évangélisation des distributeurs et enfin, reconnaître leur importance stratégique. Ce qui, reconnaissons-le, est plutôt vague.