class= » alignleft size-full wp-image-27760″ style= »margin: 6px; float: left; » title= »Guy Mamou Mani » alt= »Guy_mamou-mani_75x75″ src= »https://www.channelnews.fr:8080/wp-content/uploads/2010/06/Guy_mamou-mani_75x75.jpg » width= »75″ height= »75″ width= »75″ height= »75″ /

Le sujet : « le développement des usages et services numériques ». Durée de l’épreuve : un mois. Les acteurs de l’IT en France avait jusqu’à hier soir pour remettre leurs copies, suite à la consultation lancée en juin dernier par Nathalie Kosciusko-Morizet dans le cadre du Grand Emprunt. Rappelons que ce volet bénéficiera d’une enveloppe de 2,5 Md€, sur un total de 4,5 Md€ directement affectés au numérique. « Sur la base des contributions attendues, seront ensuite lancés les appels à projets qui permettront de décider des financements accordés », signale le secrétariat d’Etat au développement de l’Economie numérique. Le lancement des appels à projets est attendu pour l’automne (« avant fin novembre », a déclaré René Ricol, le commissaire général à l’investissement, à Reuters).

Si le sujet est vaste, le bachotage devait se concentrer autour de 9 priorités d’investissement : numérisation des contenus, développement des technologies de base numérique, réseaux électriques intelligents (ou smarts grids), e-santé, sécurité et résilience des réseaux, systèmes de transport intelligents, ville numérique, e-éducation et bien sûr Cloud Computing.

Syntec Informatique : « ne pas revenir aux investissements traditionnels »

« Nous avons focalisé notre réponse sur ce qui nous apparaît comme les grands sujets de transformation de l’Etat, qui visent à augmenter la qualité de service rendu tout en diminuant les coûts. Car il ne faudrait pas que le Grand Emprunt se traduise par un retour aux investissements traditionnels de l’Etat, centrés sur des infrastructures, et oublie l’immatériel », explique Guy Mamou-Mani, le président de Syntec Informatique (chambre patronale des SSII et éditeurs). Et de citer les smarts grids, les transports intelligents, l’e-santé et l’e-éducation comme priorités. Des domaines dans lesquels l’embarqué et les technologies de M2M, axes de développement défendus depuis longtemps par le syndicat, sont centraux. « Les entreprises françaises sont à la pointe sur ces sujets au niveau mondial, souligne Guy Mamou-Mani. Le Grand Emprunt doit servir à transformer leurs initiatives – dans les smarts grids, la e-santé, les transports intelligents, etc. – en solutions industrielles et pérennes. Il ne s’agit pas, avec les sommes du Grand Emprunt, de faire de la R&D, mais bien de donner un essor à des projets existants ».

Si Syntec espère donc voir une large partie des 2,5 Md€ irriguer les SSII, pour Guy Mamou-Mani, le Grand Emprunt doit aussi servir aux membres de Syntec Informatique à accélérer leur réflexion sur les nouveaux modes de contractualisation avec le secteur public. « Avec des instruments comme les PPP (partenariats public-privé, NDLR), mais également des services fournis sous forme de logiciels en mode Saas. Les SSII ont déjà fait un gros effort de transformation vers des contrats au forfait, où elles prennent des engagements. Elles doivent en produire un second pour imaginer comment intégrer des prestations intellectuelles dans des offres en mode Saas. » Rappelons que, selon les premiers éléments d’information, les sommes du Grand Emprunt ne devraient prendre la forme de subventions, mais plutôt de celle d’un co-engagement aux côtés du privé (prises de participation, PPP, prêts bonifiés, etc).

Afdel : miser sur les plates-formes Paas

De son côté, le frère ennemi du Syntec, l’Afdel (Association française des éditeurs de logiciels), à qui Guy Mamou-Mani propose de rejoindre la fédération pour créer un grand syndicat du numérique, a concentré sa réponse sur le Cloud Computing. Dans la continuité d’un livre blanc sur le sujet paru en avril (« Cloud Computing, une feuille de route pour la France »). « Nous avons insisté sur l’effet de levier qu’apporterait le Cloud à l’économie française, en particulier sur l’équipement des PME », explique Loïc Rivière, le délégué général de l’association. Mais le message essentiel de l’Afdel consiste à attirer l’attention du gouvernement sur le rôle des plateformes (ou Paas) dans cet univers en nuages. Bref, indique en substance l’association dans sa contribution envoyée hier soir au secrétariat d’Etat, la présence sur les plateformes en constitution deviendra de plus en plus stratégique pour les éditeurs, car elles deviendront le « théâtre naturel de rapports de force ». Pour l’Afdel, les éditeurs auront alors le choix entre des approches mono-plateforme ou multiplateforme.

« Le Cloud Computing rebat les cartes, et va bousculer les chaînes de valeur actuelles et obliger les acteurs à se repositionner, analyse Loïc Rivière. Ce sera dur pour les acteurs historiques, qui font face à un challenge tant technique – avec l’arrivée du multitenancy – qu’à une remise en cause de leur modèle économique. Dans cet univers, les plates-formes vont devenir centrales car ceux qui les détiennent vont être capables d’imposer leurs choix technologiques et leur modèle économique. » C’est donc dans cette direction que l’Afdel tente de pousser le gouvernement. Sauf qu’en France, les noms susceptibles de bâtir une plate-forme logicielle de ce type ne sont pas légion. L’Afdel signale avoir constitué un groupe de travail sur le sujet voici trois semaines, « pour fédérer les énergies » au sein de ses membres. Signalons également qu’un consortium constitué de Dassault Systèmes, Orange Business Services et Thales s’est constitué pour se positionner sur le volet Cloud du Grand Emprunt.

Dassault Systèmes : une ombrelle pour les technos françaises ?

Un Dassault Systèmes – par ailleurs membre fondateur de l’Afdel – qui, en tant que premier éditeur français, pourrait bien être ce pivot « capable d’entraîner un écosystème derrière lui », comme le souhaite Loïc Rivière. Rappelons que le spécialiste du PLM fait, depuis quelques mois, figure d’ombrelle sous laquelle viennent s’abriter les technologies hexagonales, avec le rachat du spécialiste de la recherche Exalead et, dans une moindre mesure, la prise de participation dans l’éditeur de réseaux sociaux professionnels BlueKiwi. « Mais le gouvernement a bien indiqué qu’il ne s’agissait pas de projets obligatoirement franco-français. Si, sur des segments donnés, aucun acteur hexagonal n’est bien positionné, on peut en passer par des logiques de partenariat », précise Loïc Rivière.

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