Le lyonnais CFI a investi dans un datacenter éco-performant en propre pour accompagner le développement de ses activités Cloud. Sur le point d’entrer en production, le site sera ouvert aux prestataires IT locaux.
CFI Maintenance Informatique se lance dans la colocation. La société de distribution et de services IT lyonnaise s’apprête en effet à mettre en service son propre centre de données. Baptisé SHD (pour Solution d’Hébergement Durable), ce centre de dernière génération, qui a nécessité trois ans de gestation et 3 M€ d’investissements dans sa phase initiale, a vocation à accueillir les activités existantes d’hébergement Cloud du groupe mais également de fournir de l’hébergement en colocation aux grands comptes et aux prestataires IT régionaux.
SHD est installé dans un bâtiment flambant neuf de 710 m2 construit sur un terrain de 3.000 m2 à Civrieux-en-Dombes (Ain), situé à 10 minutes du siège de CFI et à 25 minutes de Lyon. Avantage du lieu : il se trouve à l’intersection de plusieurs réseaux très haut débit (SIEA, APRR…) et est éloigné des zones à risque (inondation, sismique, couloirs aériens…). Le site est déjà raccordé à deux nœuds d’échange (Lyonix et Telehouse) et CFI précise qu’il opère lui-même les fibres.
Le site offre une surface utile d’une centaine de mètres carrés et une capacité de 44 baies dans sa première tranche mais pourra atteindre 450 m2 utiles et 220 baies une fois totalement équipé. Par souci d’économie, CFI a souhaité réserver le bâtiment aux ressources de calcul ainsi qu’aux bureaux et salles de réunion des exploitants. Ce qui l’a conduit à placer les modules de refroidissement et d’alimentation électrique à l’extérieur. CFI a également été très attentif à l’évolutivité de son site, notamment sur le plan énergétique.
Du coup, pour l’alimentation électrique, il a fait appel à Schneider Electric (qui a collaboré à la conception du bâtiment). Celui-ci lui a installé ce qu’il appelle un PowerTrain, un bloc énergie en béton préfabriqué en usine (intégrant les systèmes moyenne tension, les onduleurs et les groupes électrogènes). Au démarrage, il l’a équipé d’un transformateur de 630 kVA (pesant 42 tonnes) mais il pourra le faire évoluer par ajout de transformateurs supplémentaires jusqu’à atteindre 2 MW de puissance utile, voire plus si nécessaire. Ainsi, le remplissage du site ne devrait à priori par être bridé par la puissance électrique disponible.
C’est aussi Schneider Electric qui assure le refroidissement avec son système économique EcoBreeze. Celui-ci utilise l’air extérieur quand la température est inférieure à 25°C ou l’eau pulvérisée lorsqu’elle est comprise entre 25 et 30°C. Au-delà (moins de 5% du temps), le système bascule sur une climatisation traditionnelle (beaucoup plus énergivore). Pour l’équipement de la salle IT, CFI a retenu HP/3Par (serveurs et baies de stockage), Check Point (sécurité), Cisco (équipements réseau), EMC Avamar (sauvegarde), VMware (virtualisation) et Microsoft (OS et messagerie).
Le site devrait être opérationnel courant décembre. La dizaine de baies actuellement hébergées dans le centre Maxnod ainsi que l’équipe qui les exploite devraient rapidement être rapatriés sur Civrieux-en-Dombes. La commercialisation de l’espace a déjà démarrée tant auprès des clients finaux que des prestataires IT, relate Pierre Guillermet, directeur marketing et communication du groupe, qui revendique une dizaine de contrats partenariats déjà signés. « Les confrères sont demandeurs d’une alternative locale aux géants du Cloud car les datacenters de proximité existants sont peu nombreux et énergivore », constate-t-il.
Pour ces derniers, CFI va même jusqu’à proposer ses services d’hébergement et de Cloud en marque blanche. Sont notamment accessibles de la sorte son offre serveurs virtuels, EvoluCloud, son offre de serveurs dédiés (DediCloud), sa solution de sauvegarde à distance, ses offres d’hébergement de messagerie, sa solution d’hébergement de site Web et sa solution de stockage et de synchronisation de fichiers (SHD Box).
CFI revendique 1.400 clients sous contrat managé dont 250 contrats Cloud. Le Cloud représente désormais 30% des nouveaux contrats signés. Les services pèsent désormais 50% du chiffre d’affaires du groupe. Celui-ci devrait dépasser les 19 M€ de facturations cette année.