Près de deux mille salariés de HP et EDS France répartis sur dix-huit points de rassemblement ont protesté hier contre les cinq cent quatre vingt suppressions d’emploi prévues dans le cadre du rachat d’EDS.
Soixante-dix points de rassemblement dont dix-huit en France. La journée de mobilisation européenne des salariés EDS-HP a été un succès aux dires des syndicats. Selon ces derniers, près de deux mille personnes ont ainsi participé jeudi 13 novembre aux différentes manifestations organisées sur les différents sites de HP et d’EDS. Ils ont notamment comptabilisé six cents manifestants à Grenoble, cinq cents à Issy-les-Moulineaux (siège de HP France), trois cents aux Ulis, deux cents à Nanterre (siège d’EDS France), cent cinquante à Sophia Antipolis…
« La mobilisation a été deux fois plus forte qu’escompté », se félicite Jean-Paul Vouiller, représentant de la CFTC chez HP. Contre toute attente, elle a été particulièrement importante chez HP pourtant censé être moins touché qu’EDS par la réduction programmée des effectifs, avec officiellement quatre-vingt suppressions de postes prévues contre cinq cents chez EDS France.
Mais en annonçant récemment la fin programmée de l’abondement à épargne salariale, qui privera les salariés de 2 500 € par an dès 2010, HP a semble-t-il contribué à exacerber leur mécontentement. Et beaucoup ont également pris conscience que les suppressions d’emploi annoncées chez EDS pourraient un jour contaminer HP si la direction décidait de privilégier le scénario d’un rachat de HP France par EDS afin de profiter du crédit d’impôt de 300 M€ de celui-ci.
Sans compter qu’au-delà des cinq cent quatre vingt suppressions d’emplois officielles, les coupes officieuses se multiplient. « Depuis cet été, si l’on met bout à bout les annonces de fermetures de sites et les délocalisations de services vers les pays à bas coûts, on approche les 1000 suppressions d’emplois prévues », poursuit Jean-Paul Vouiller.
Pour les syndicats, cette journée de mobilisation avait pour objectif principal d’obliger la direction à engager une véritable négociation avec les représentants des salariés. « Il faut savoir que depuis trois mois qu’il n’y a même plus de représentant du comité de direction de HP qui assiste aux réunions du Comité d’entreprise, ce qui montre bien l’état d’esprit de la direction », conclut Jean-Paul Vouiller.