Face à une direction qui reste hermétique à l’idée d’introduire une dose de collectif dans les augmentations de salaires annuelles, les organisations syndicales de la SSII ont décidé d’interrompre les négociations.
Pingre la direction de GFI ? Ça se discute ! Mais surtout instransigeante. C’est le sentiment unanime de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO et SUD du Groupe qui a interrompu la négociation annuelle obligatoire (NAO) à l’issue de la quatrième réunion le 12 juin en dénonçant son absence de volonté de négocier. L’intersyndicale s’insurge du fait que la direction s’oppose au principe même d’augmentation collective s’accrochant au dogme du « tout individuel ».
Seule concession proposée par la direction : une augmentation de 1,5% pour les salaires inférieurs à 26.000 € euros brut par an avec un minimum de 325 euros brut. Un effort certes louable mais qui ne touche qu’une minorité de l’effectif (environ 300 personnes sur 6.000, selon les estimations des syndicats). « Cela concerne essentiellement des profils administratifs et peu le cœur de métier de la société », regrette un délégué syndical.
Or quelque 40% de l’effectif n’a bénéficié d’aucune augmentation en 2011, tandis que les 60% restants se sont partagé une enveloppe équivalant à 3,12% de la masse salariale. Les organisations syndicales voudraient qu’une partie de cette enveloppe soit affectée à une augmentation collective par souci d’équité. « Il y a des salariés qui ne sont pas récompensés de leurs efforts juste parce qu’ils ne sont pas positionnés sur les bons contrats », regrette un délégué syndical.
Au-delà de ce désaccord sur la répartition des augmentations, certains ne se privent pas de dénoncer l’insignifiance de l’enveloppe globale proposée cette année par la direction (1% de la masse salariale) et le non versement d’une partie des rémunérations variables dues. Ceci alors que le Pdg, Vincent Rouaix, vient de se faire voter une augmentation de 23% de sa rémunération fixe (et de 19% de la part variable).
« À l’heure où le groupe est engagé sur une importante acquisition [la division informatique de gestion de Thales], il parait inconcevable qu’il puisse laisser penser qu’il serait incapable de faire des concessions sur les négociations salariales », s’étonne un délégué syndical. Et le même d’espérer un geste d’ouverture d’ici au 22 août, date d’échéance de la négociation sur la prime de partage des profits rendue obligatoire depuis du fait de la distribution d’un dividende (de 5 M€)pour la première fois en trois ans .