Gartner estimait que le SaaS n’est pas forcément plus économique qu’une licence. Markess arrive à des conclusions différentes. C’est pourquoi nous avons interrogé sa présidente Sylvie Chauvin.

 

Une étude publiée récemment par Markess nous apprend que le marché des applications en mode SaaS progressera de 18% cette année pour atteindre 1,75 milliards d’euros, une croissance soutenue qui devrait se poursuivre en 2010. Selon le cabinet d’études, qui a interrogé 270 entreprises et administrations en France, se succès est dû à un ROI rapide et à des gains financiers importants. Ainsi pour la plupart des personnes interrogées, le TCO serait divisé par 3 par rapport à des solutions de licences classiques.

 

Réalité ou idée reçue ? Si l’on se base sur un document fourni voici quelques jours par Gartner, le mode SaaS ne serait pas moins cher. Du moins plus à partir de la 3ème année, l’absence d’amortissement pouvant alors renverser la balance. Nous avons demandé son avis à Sylvie Chauvin, présidente de Markess.

 

Channelnews : Que pensez-vous des résultats de Gartner qui vont à contre courant de vos conclusions ?

 

Sylvie Chauvin : Il me semble que l’étude prend en compte un TCO qui n’a pas lieu d’être puisque le client ne possède rien. Elle doit inclure le matériel dans le coût final. Or il n’y a pas que le matériel, il faut prendre en compte la mise à jour de ce matériel et les gens qui s’en occupent. Que faîtes-vous si vous n’avez personne pour veiller à sa mise à niveau ?

 

Ceci dit, en mettant bout à bout les redevances payées pour chaque utilisateur on peut arriver à des sommes importantes. Toutefois, la maintenance et l’évolution de la solution sont incluses dans ces coûts.D’autre part, il n’y a pas de frais d’intégration à payer lorsqu’on apporte une petite modification à la solution.

 

On peut également se demander où se situe la valeur par rapport au modèle. Parmi les motivations à passer au mode SaaS on trouve d’autres éléments qui vont bien au-delà des coûts directs.Le SaaS permet ainsi l’accès aux informations en situation de mobilité, notamment pour les commerciaux, ce qui put améliorer la productivité d’une entreprise.

 

Cette mobilité est inhérente au modèle, ce qui n’est pas forcément le cas avec les licences classiques. Toute la réflexion est là, où est la valeur ? Pour téléphoner vous n’avez pas besoin de créer votre propre réseau télécoms, vous passez par un opérateur. C’est un peu la même chose avec le modèle SaaS. C’est un autre état d’esprit, c’est une forme d’externalisation.

 

Qui dit externalisation dit souvent suppression d’emplois.

 

Sylvie Chauvin : Au contraire, le modèle SaaS libère du temps pour faire des choses plus intéressantes que de la mise à jour de postes de travail.

 

Pensez-vous que le SaaS va finir pas se généraliser ?

 

Sylvie Chauvin : Le 5 mars, lors de l’ASP Forum, nous allons dévoiler notre baromètre des prestations SaaS. Cependant je peux déjà vous dire que ce modèle va prendre le dessus sur les licences. Les prestataires qui n’en tiendront pas compte risquent d’être exclus des appels d’offres. Le basculement se fera d’ici 2010/2012.