Avec 76% de oui, les salariés de HP-EDS ont majoritairement approuvé l’accord syndicats-direction sur le projet de restructuration de l’entreprise. Mais la CFDT a annoncé qu’elle ne signerait pas.
Le résultat de la consultation expresse des salariés n’aura pas infléchit la position de la CFDT HP-EDS. Malgré le oui massif de ces derniers au protocole d’accord négocié entre l’intersyndicale et la direction relatif aux modalités de restructuration HP-EDS (76% de oui contre 19% de non), la CFDT ne veut rien entendre : elle ne signera pas l’accord définitif. Une inflexibilité qui condamne donc l’accord en question, la direction ayant fait de l’unanimité syndicale un préalable.
Une unanimité qui était pourtant acquise jusqu’il y a encore quelques jours. « Nous étions tous d’accord pour demander une uniformisation des statuts entre les salariés de HP et d’EDS » , estime un délégué de la CFDT. Pour cela l’intersyndicale n’a pas hésité à contester devant les tribuneaux le transfert des 600 salariés HP OS (outsourcing services) vers l’entité EDS. L’audience censée trancher sur la légalité de ce transfert devait se tenir le 26 juin.
« Mais quelques jours avant l’échéance, la direction a sorti la valise à billets et a demandé que les syndicats ne s’opposent pas au transfert en échange de bonnes conditions de départ pour ceux qui partiront dans le cadre du PSE, reprend notre délégué CFDT. Les autres syndicats ont accepté. Nous sommes les seuls à n’avoir pas varié dans notre position. Nous pensons en effet qu’on ne peut pas troquer les 600 HP-OS contre un PSE. Nous sommes convaincus que les transférés vont perdre une grande partie de leurs avantages sociaux ».
Une position vivement critiquée par les tenants du oui qui ne comprennent pas que la CFDT puisse faire capoter un accord contre l’avis de la majorité. Les témoins parlent d’une véritable crispation en interne et d’une tension palpable. Dès lors, que va-t-il se passer ? À vrai dire personne n’en sait rien, aucun scénario alternatif n’ayant été envisagé. La direction a toujours dit que ses propositions seraient à prendre ou à laisser mais qu’il n’y aurait pas d’autres négociations.
Il est probable que cette dernière va désormais essayer de profiter de l’été pour passer en force et appliquer son calendrier. Elle devrait ainsi démarrer le processus de restructuration de HPCCF dès la semaine prochaine avant de s’attaquer à HPF et EDS à la rentrée. Les syndicats pour le oui craignent au final de moins bonnes conditions de départ pour les salariés, moins d’emplois sauvés, une perte rapide des avantages sociaux et un risque accru de conflit majeur.