» Orange explore les opportunités qu’offre la recomposition en cours du paysage français des télécoms, tout en rappelant que sa position de leader lui permet une totale indépendance. Orange agira dans le seul intérêt
de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients et sera particulièrement attentif à la création de valeur et aux risques juridiques d’une éventuelle opération. « Ce communiqué laconique de l’opérateur historique, confirme l’information publiée par Les Echos : Orange étudie avec Martin Bouygues la possibilité d’un rachat de Bouygues Telecom.
Une telle opération serait un deal » gagnant/gagnant » pour les deux opérateurs : Bouygues – qui a raté le rachat de SFR – se débarrasserait de sa filiale télécoms tout en devenant un actionnaire de premier plan de l’opérateur historique. Quant à ce dernier il éviterait de voir tomber les clients de Bouygues dans l’escarcelle de Free.
Un tel rapprochement est vu d’un bon oeil par la CFE-CGC. Dans une lettre ouverte à Manuel Valls, Sébastien Crozier, qui préside le syndicat chez Orange, William Benavent, son alter-ego chez Bouygues Telecom et Patrice Brunet, président de l’ADEAS (Association de défense de l’épargne et de l’actionnariat des salariés des télécoms), se font les avocats d’un tel mariage.« Dans le contexte actuel, rapprocher Bouygues et Orange permettrait non seulement de sauver les emplois immédiatement menacés chez Bouygues Telecom, mais aurait également du sens en termes de synergie industrielle », écrivent-ils, faisant allusion aux 2.000 emplois qui seraient sur le point d’être supprimés chez Bouygues après l’échec de la fusion avec SFR. » Les 10.?000 salariés de Bouygues Telecom représentent deux ans de départs à la retraite actuellement non renouvelés chez nous. Orange peut facilement absorber les 10?000 emplois », explique par ailleurs Sébastien Crozier, qui estime que l’intégration des équipes de Bouygues aurait un impact positif sur la pyramide des âges chez Orange. Autre avantage selon les signataires : des liens avec un acteur du BTP faciliterait le déploiement de la fibre optique dans le cadre du Plan très haut débit du gouvernement.
Pour ne pas heurter les autorités de la concurrence et Bruxelles, Bouygues pourrait céder son réseau 4G comme cela était prévu en cas de rachat de Free.
Pas sûr toutefois que cela suffirait à rassurer le gendarme de la concurrence. C’est pourquoi Orange étudierait une autre option selon Les Echos : le partage de son réseau mobile avec Bouygues et la location à ce dernier de son réseau fibre. Une mutualisation des fréquences permettrait de céder une partie des antennes des deux réseau à Free Mobile qui accélérait ainsi le déploiement de son propre réseau.