De nouvelles boutiques, un nouveau site Web, de nouvelles activités, un partenariat avec Actual Systèmes : la coopérative a une actualité riche. Son directeur général Guy Pronier nous en parle sans tabou.
Channelnews : Vous venez de lever plus d’un million et demi d’euros pour lancer un grand plan de développement. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Guy Pronier : La direction a changé depuis 1 an avec la nomination d’un nouveau PDG, Jean-Claude Rivière, qui a pris en charge l’administration et les finances, et mon arrivée en tant que directeur général chargé de l’activité commerciale. C’est à présent une direction bicéphale qui dirige la SCOP (NDLR : société coopérative ouvrière de production). La coopérative est un statut un peu atypique auquel nous tenons beaucoup. Nous avons cependant décidé de changer de stratégie. Nous recherchons la rentabilité et le renforcement des marges plutôt que le volume. Le chiffre d’affaires à tout prix n’est pas forcément une démarche intéressante car elle nécessite beaucoup de fonds de roulement. C’est pour cela que nous tablons sur un chiffre d’affaires en léger retrait, qui tourne aujourd’hui autour des 94 millions. Nous avons également décidé d’améliorer la productivité des salariés et de développer des produits financiers comme l’escompte, les placements. D’où notre levée de fonds. Cela nous permet aussi de disposer aussi plus facilement des produits que nous vendons. Aujourd’hui les fournisseurs ne font pas de cadeaux. Ils livrent ceux qui les paient.
Vous avez évoqué une amélioration de la productivité de vos salariés. Cela s’est-il accompagné de licenciements ?
Guy Pronier : Nous en avons effectué quelques-uns en début d’année. Nous avons également changé notre philosophie. Nous avons mis en place un mix client/mix produit, ce qui n’était pas forcément le cas les années précédentes. Comme je vous l’ai dit, notre levée de fonds améliore notre capacité d’achat. Elle permet aussi notre développement. Il y a d’abord notre enseigne franchisée Présence qui va avoir son 50ème magasin au mois de novembre. Nous avons pour objectif d’avoir 100 magasins en 2010. Il y a ensuite notre site Web – qui représente à lui seul 35% des commandes – que nous allons améliorer pour arriver à un site nouvelle génération. Cela s’accompagnera de la mise en place d’un nouvelle informatique et d’un nouvel ERP.
Nous souhaitons également sortir de la philosophie « un produit : un prix » pour aller vers la vente de solutions, ce qui nécessite le développement des compétences de nos partenaires. Cela se retrouvera sur le site à partir du mois de février. Nous avons par exemple développé un pôle de compétences écrans et TV sur IP.
De quoi s’agit-il ?
Guy Pronier : Aujourd’hui dans les gares, les hôtels il y a des écrans qui diffusent du contenu. En les connectant à un serveur on peut distribuer un contenu qu’on souhaite maîtriser. On peut par exemple autoriser des chaînes et en interdire d’autres. C’est le cas dans certaines cliniques où sont diffusés des programmes spécifiques. Nous avons 50 distributeurs spécialisés dans l’hospitality. Nous allons leur proposer un package formation et mettre en place un bureau technique pour les épauler.
Nous ne vendons pas nos produits moins chers que les concurrents. Ils peuvent même éventuellement être un peu plus chers, mais derrière il y a du service personnalisé dispensé par nos partenaires, ce qui peut aller jusqu’à trouver des solutions de financement. C’est ce que nous faisons par exemple avec Technilab.
Qu’en est-il de la fusion avec Actual Systèmes ?
Guy Pronier : Depuis 18 mois, Disposelec s’est recentré sur le grand public. A partir du 1er janvier 2010, notre activité professionnelle va fusionner avec le grossiste bordelais et deviendra Actual Systèmes – Groupe Disposelec. Nous aurons ainsi 2 sociétés pour clarifier la situation financière. Il fallait changer notre schéma.
Il se dit que c’est Actual Systèmes qui reprend la reprend la branche pro de Disposelec et qu’en contrepartie vous devenez un actionnaire minoritaire d’Actual.
Guy Pronier : Le pourcentage est encore à discuter, nous n’en faisons pas une affaire de principe. Le sujet n’est pas d’être majoritaire ou non. Aujourd’hui il fallait faire un arbitrage. D’un côté nous vendons des produits avec des marges différentes selon qu’il s’agisse du grand public ou du marché professionnel. Les marges plus faibles de ce dernier nous collent à la peau et nous font une mauvaise réputation. Aujourd’hui Actual Systèmes et Disposelec ont un intérêt commun. Chacune des deux sociétés pèse 21 millions. Cela fait un groupe de 42 millions. Nous avons donc de bien meilleures conditions d’achat. D’autre part, il y a une vraie synergie entre les 2 entreprises. Aujourd’hui Actual Système à des compétences dans les terminaux caisse et moi je m’adresse aux magasins qui ont de tels terminaux. En revanche, j’ai des compétences dans la distribution d’Orange, ce qui permet à Actual Système de bénéficier de mes capacités d’abonnements.
On n’est qu’au début du mariage. On n’en est pas encore aux disputes.
Comment voyez-vous l’année 2009. On sort de la crise ?
Guy Pronier : Pour le grand public, nous sommes plutôt en ligne avec nos prévisions. Du côté professionnel, l’activité réception de signaux se porte bien. Pour ce qui concerne la micro professionnelle nous suivons la tendance du marché; Nous sommes donc en retrait de nos objectifs. L’activité professionnelle redémarra éventuellement lorsque les sociétés auront fait leur bilan. Si en fin d’année c’est plutôt la bonne surprise elles relâcheront leurs investissements plutôt que de payer des impôts.
En revanche, il y a un vrai problème : la distribution. Celle-ci est aujourd’hui sans valeur avec des marges illogiques qui mèneront à la concentration. Il faut faire autre chose que du poussage de cartons. Il y a 4 grossistes qui se tirent la bourre avec une rentabilité insuffisante. Avec 3% de marge sur un PC on perd de l’argent à la moindre erreur de livraison. A côté de ces mastodontes, il restera de la place pour ceux qui comme nous sont à l’écoute de leurs clients, qui discutent avec eux pour adapter le bon produit et non pas pour vendre ce qu’il y a de plus cher au catalogue.
Comment se porte votre antenne d’Aix-en-Provence ?
Guy Pronier : Elle est rentable. Il n’est pas question de la remettre en cause. On a une équipe de 15 personnes là-bas, un système de vidéoconférence et des billets Ryanair à 10 euros. Lorsqu’il pleut en Bretagne on peut retrouver le soleil. Plus sérieusement, c’est une base logistique intéressante surtout pour les produits blancs. Les produits gris voyagent plus facilement en camion à travers la France.
Combien de personnes à Nantes ?
Guy Pronier : Une petite centaine de personnes.